Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Le Conseil des ministres a été d’une durée exceptionnelle – six heures et demie – et presque exclusivement centré sur la contestation du parc Gezi à Taksim et les manifestations de soutien un peu partout dans le pays.
Au final, la décision qu’il a rendue est presque inattendue. Après deux semaines de bras de fer et une attitude très ferme de Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre a finalement accepté d’ouvrir le dialogue avec les opposants au projet d’aménagement de la place. Un premier rendez-vous est fixé mercredi 12 juin avec les représentants des premiers occupants pacifiques du parc, dont l’expulsion nocturne brutale avait dégénéré en violents affrontements, généralisés à tout le pays.
Officiellement, il ne s’agit pas d’une négociation, a prévenu le porte-parole du gouvernement, Bülent Arinç. Il a expliqué que le Premier ministre leur détaillerait la réalité du projet et écouterait leur point de vue.
Bülent Arinç, avait déjà reçu une première fois la semaine dernière les membres de la plateforme Taksim, alors que Recep Tayyp Erdogan était en déplacement à l’étranger. Il a également annoncé, à la sortie de la réunion du cabinet, que les manifestations « illégales » seraient désormais interdites. Les centaines d’occupants qui campent sur le parc Gezi se disent pas concernés par cette mise en garde et comptent rester là jusqu’à un engagement clair à laisser le parc en l’état.