Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Après l’exécution du président Menderes en 1961 et l’empoisonnement criminel présumé du président Özal en 1993, Recep Tayyip Erdogan se présente comme la victime d’un complot qui voudrait l’éliminer à son tour. Ses commanditaires supposés, la mouvance Ergenekon, sont pourtant en prison depuis longtemps, leur procès est d’ailleurs sur le point de se terminer.
Le patron de l’AKP dénonce également les lobbyistes des taux d’intérêts et de la finance internationale, qui seraient jaloux de la réussite économique de la Turquie (sic). La piste du complot de l’étranger paraît avoir fait long feu, tout comme celle du terrorisme intérieur, et comme il ne semble toujours pas savoir comment s’adresser à ses contestataires, qu’il persiste à appeler « vandales », il en appelle à ses propres partisans.
« Patience », leur a-t-il lancé, calmant par la même occasion leur ardent désir d’en découdre avec la contestation, les « élections sont au printemps prochain ». Un scrutin local qui ouvrira la voie à des rendez-vous plus incertains pour lui et son parti : présidentielle au suffrage universel puis législatives. Autant de rendez-vous qui seront plus délicats à gérer, surtout à Istanbul.