Avec notre envoyée spéciale à Istanbul, Béatrice Leveillé
L’AKP a décidément des problèmes de communication. Après le Premier ministre Recep Tayip Erdogan, qui souffle le chaud et le froid, c’est au tour du maire d’Istanbul, Kadir Topbas, de relancer la polémique. Ce dernier, élu de l'AKP, s’est expliqué sur ce projet de réaménagement de la place Taksim qui a déclenché les émeutes.
« Nous sommes prêts à renoncer à certains aménagements », a-t-il déclaré. « Nous ne voulons absolument pas construire un centre commercial là-bas, ni un hôtel, ni des logements », a-t-il assuré, évoquant l’hypothèse d'un « musée municipal » ou encore d'un « centre d'exposition ».
La place Taksim encore noire de monde
Le maire d’Istanbul a en revanche confirmé l'intention des autorités de reconstruire, à la place du parc Gezi, une caserne ottomane, à l’image de celle qui a été détruite dans les années 1940. Et c’est ce projet qui ulcère les manifestants.
Le maire se justifie en parlant de tenir ses promesses électorales, mais la place Taksim était encore remplie de protestataires ce samedi 8 juin au soir. Ils étaient plus d’une centaine de milliers à contester la destruction du parc Gezi et de ses 600 arbres, et à protester contre l’opacité ainsi que le manque de concertation sur ce projet.