En Turquie, les opposants anti-Erdogan restent actifs

En Turquie, des milliers de personnes ont de nouveau occupé hier soir la place Taksim, épicentre du mouvement de contestation, dans le centre d’Istanbul, ainsi qu’un parc d’Ankara, la capitale. La grogne des opposants déclenchée par un projet de réaménagement du parc Gezi à Istanbul s’est transformée en un mouvement de contestation plus générale de la politique de Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérives autoritaires et de vouloir islamiser la société. Ceci dit, le climat est beaucoup moins tendu que ces derniers jours place Taksim.

Avec notre envoyée spéciale à Istanbul, Béatrice Leveillé

A Istanbul, les services municipaux s’activent dans les rues autour de la place Taksim pour tenter d’effacer les traces de violence de ces derniers jours. La plupart des barricades n’ont pas encore été retirées, mais des voitures recommencent à circuler sur place. Les slogans ont changé : sur les carcasses des véhicules incendiés par les manifestants, on peut lire désormais, « Faites l’amour et pas la guerre ».

La place est très animée, elle attire beaucoup de monde, des gens qui pour montrer leur solidarité avec les manifestants sifflent ou applaudissent tous ensemble. Des artistes, musiciens, manifestants, écrivains, défilent pour apporter leur soutien aux campeurs du parc de Gezi.

Semblant d'ordre

Après le chaos de ces derniers jours, un semblant d’ordre règne désormais dans le parc. Il est maintenant équipé de toilettes. On trouve aussi un atelier pour enfants, une infirmerie, des lieux de rencontres.

Quand au palais de Dolmabahçe, autour duquel les affrontements les plus violents se sont déroulés avec la police, parce qu’il abrite le bureau du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, il est maintenant pris d’assaut par une foule de touristes très pacifiques.

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