Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Un meeting à Mersin, un autre à Adana et pas moins de quatre arrêts avec son autobus de campagne pour s’adresser à la foule, hier soir à Ankara. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan cherche peut-être à se rassurer auprès de ses partisans, en tout cas, il lance des appels au calme alors que ceux-ci cachent mal leur envie d’en découdre avec les protestataires de la place Taksim.
Erosion de l'AKP ?
Il leur promet, ou leur demande, de réaliser leurs revendications démocratiques dans les urnes : « C’est dans les urnes que le peuple demande des comptes, pas dans la rue, a-t-il lancé avant d’ajouter que les élections sont au printemps prochain, alors patience ! ». Il faudra en effet que les électeurs du Parti de la justice et du développement (AKP) attendent jusqu’à mars 2014 pour manifester leur soutien à l’occasion d’élections municipales.
Un scrutin qui risque fort de marquer, pour la première fois depuis onze ans, une érosion du parti du gouvernement. Or, cette échéance électorale précédera plusieurs rendez-vous beaucoup plus incertains pour Erdogan et son parti, puisque, après une réforme de la Constitution qui risque d’être approuvée par référendum se profile une présidentielle au suffrage universel, pour laquelle il sera bien sûr candidat, et puis des législatives en 2015. Autant de consultations qui pourraient s’avérer incertaines si les municipales échappent à l’AKP.