Turquie: la contestation ne faiblit pas

La police turque utilise des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter de disperser les manifestants, toujours réunis à Ankara, ce mercredi 5 juin. Ils sont des milliers à dénoncer l'islamisation du pays et à réclamer la démission du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. Après six jours de manifestations, une rencontre très attendue a eu lieu aujourd'hui entre représentants des manifestants et le gouvernement, mais les discussions n'ont pas donné grand-chose.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

La rencontre semble s’être bien passée, mais elle n’a pas débouché sur le moindre accord ou la moindre promesse, puisque les représentants de la plateforme de Taksim se sont abstenus de tout commentaire, et surtout de tout appel à mettre un terme aux manifestations ou à l’occupation de la place de Taksim et à son parc.

Ils se sont bornés à lister les revendications qu’ils avaient présentées au vice-Premier ministre Bülent Arinç. En premier lieu, bien sûr, l’abandon de la transformation du parc Gezi et du projet de construction du complexe immobilier prévu par la mairie, ainsi que de la destruction du centre culturel Atatürk, autre emblème de cette lutte.

Ils ont aussi demandé que la place Taksim, comme toutes les autres esplanades du pays, reste ouverte aux manifestations en signe de respect de la liberté d’expression, alors que, très souvent, et surtout à Taksim, c’est vrai, les autorités y interdisent la plupart des rassemblements.

Une autre de leurs revendications est d’exiger que les responsables de la police d’Istanbul, mais aussi ceux d’Ankara et d’Izmir, soient relevés de leurs fonctions et sanctionnés pour les violences dirigées contre les manifestants, et qu’à l’inverse les poursuites contre les manifestants soient toutes abandonnées.

Un bouquet de doléances très politiques, et probablement difficile à accepter en l’état par le gouvernement – qui n’a pas de son côté, non plus, commenté. Sur la place de Taksim, la mobilisation reste de mise.

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