Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
Depuis le début des manifestations en Turquie, chaque jour pendant quelques heures, des Chypriotes turcs se réunissent par centaines pour soutenir le mouvement à distance.
À l'image de Mehmet : « Les Chypriotes turcs sont vraiment des Turcs. Je suis ici pour protester contre les violences policières et les brutalités en Turquie. On essaie de faire entendre nos voix pour donner du soutien au mouvement ».
Deux à trois cents jeunes battent ainsi le pavé, chaque après-midi à Nicosie Nord, devant l'ambassade turque. Et c’est ainsi depuis le week-end dernier, quand des milliers de Chypriotes turcs sont descendus dans les rues des principales villes du pays, à Nicosie, Kyrénia, Famagouste et Morphou.
Un mouvement composé essentiellement d'étudiants et de jeunes travailleurs comme Tegdur : « Tous mes amis étudient en Turquie. Spécialement parce que nous sommes Chypriotes turcs, notre soutien est plus important que provenant d'autres pays. Aujourd'hui, ce qui arrive en Turquie, ce sont les lois sur l'alcool et une tentative de créer un pays islamique comme en Iran et d'autres dictatures ».
Crier des slogans hostiles à la mère patrie n'est pas monnaie courante dans cette partie de Chypre où certains, pour la première fois, osent critiquer ouvertement l'administration du Premier ministre turc.
Sur les réseaux sociaux où ils organisent leur soutien, les Chypriotes turcs n'ont qu'un seul mot d'ordre : « nous ne cesserons pas le mouvement avant la fin des manifestations en Turquie ».