Avec notre correspondant à Stockholm, Jean-Paul Pouron
Les politiques suédois, toutes tendances confondues, ont du mal à reconnaître leur part de responsabilité dans les événements. D’autant que les agissements des émeutiers, pour la plupart de très jeunes gens, relèvent plus du hooliganisme que de la revendication politique.
Il y a plus de vingt ans que le volet « intégration » de la politique d’immigration suédoise n’est plus en phase avec la réalité. Certains des jeunes issus de l’immigration de ces banlieues défavorisées vivent une situation sociale précaire. Nombreux sont ceux qui ont le sentiment que personne ne les écoute, qu’ils sont exclus.
Et pour ceux qui sont en âge de travailler, ils sont excédés de subir un chômage qui s’étend toujours plus et dont le taux est trois fois plus élevé qu’ailleurs dans le pays. De plus, ils sont fatigués d’être harcelés, selon eux, par une police qui les provoque. Ces jeunes souvent désoeuvrés, en échec scolaire et professionnel, pratiquement en rupture avec la société, deviennent une véritable bombe sociale à retardement.
Des précédents
Ce ne sont pas les premières violences urbaines en Suède. Depuis des années, la ville de Malmö, dans le sud du royaume, subit aussi la colère d’immigrés mal assimilés.
Une situation qui fait le lit du Parti des démocrates suédois, une formation nationaliste xénophobe, qui siège au Parlement depuis 2010, et qui compte bien faire un score à deux chiffres, lors des élections générales de l’an prochain.