Avec notre correspondant à Londres, Adrien Moss
Cette enquête, obligatoire en cas de mort non naturelle, était initialement prévue pour le début de ce mois, mais elle a déjà été reportée à octobre 2013.
Selon le magistrat chargé de la préparer, il y a deux questions fondamentales : quelle implication de l’Etat russe ? Quelles mesures de protection auraient dû prendre le gouvernement britannique ? Sauf qu'elles ne pourront pas être évoquées, compte tenu de la raison d’Etat.
Consternation
Le magistrat en déduit donc que son enquête ne pourra être ni juste, ni complète. Il suggère qu’elle soit abandonnée et remplacée par une enquête publique. Les documents que le gouvernement britannique veut protéger seraient alors examinés à huis clos.
La veuve de l’ancien espion russe se dit consternée par cette décision. Selon son avocat, il protège les responsables de l’assassinat d’un citoyen. « C’est une tragédie pour la justice britannique », explique ce dernier.
Pour un proche de la veuve de Litvinenko, en fait, le gouvernement ne veut pas embarrasser Poutine. « Il est plus préoccupé par l’usage d’armes chimiques en Syrie que de polonium dans les rues de Londres », estime-t-il. Les parties concernées ont 14 jours pour faire appel de ce jugement.