Près de 600 témoins seront appelés à la barre, plus de 70 personnes se sont portées partie civile. Depuis celui de la fraction armée rouge il y a 36 ans, le pays n'a pas connu de procès de cette ampleur. L'Allemagne a dû s'excuser auprès de l'ONU pour les erreurs commises durant l'enquête, tout en reconnaissant que ces meurtres racistes ont été « l'une des plus graves atteintes aux droits de l'homme de ces dernières décennies ».
La principale question à laquelle la cour doit répondre est : comment les trois néonazis - pourtant dans le collimateur des services des renseignements depuis des années - ont-ils pu commettre ces meurtres sans jamais être inquiétés ?
C'est en fait par hasard que l'affaire a pu être élucidée en novembre 2011 lorsque des policiers ont trouvé dans une caravane les corps sans vie d'Uwe Mundlos et d'Uwe Böhnhardt. Les deux complices s'étaient donnés la mort après un braquage raté. Quelques heures plus tard, Beate Zschäpe avait mis le feu à son appartement et s'était rendue à la police. Sur un DVD retrouvé par la police, le trio revendique les crimes motivés par la haine des étrangers.