Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« C'est un chiffre dramatique ». Cette déclaration, c'est le gouvernement Rajoy qui en est l'auteur, et plus exactement la secrétaire d'Etat à l'Emploi Engracia Hidalgo. Et d'ajouter : « mais nous allons tout faire pour que l'Espagne redevienne un pays d'opportunités pour tous ».
Pour l'heure, le coup de massue est terrible sur un pays en pleine récession qui, d'après le Fonds monétaire International, ne devrait pas relever la tête avant 2015. Six millions de chômeurs, jamais l'Espagne n'avait connu une telle situation. Deux populations sont les plus touchées, les personnes de plus de 50 ans et les plus jeunes, dont le taux de chômage atteint un effrayant 57%.
La saignée est si violente que les deux principaux syndicats pensent que le gouvernement doit changer sa politique économique, sinon, disent-ils, on risque de passer la barre des sept millions de sans-emploi d'ici la fin de l'année. Le plus grave, ajoutent-ils, c'est le chômage de longue durée qui s'accentue, avec 3,5 millions de personnes qui cherchent un emploi depuis plus d'un an et avec 11 millions d'Espagnols sous le seuil de pauvreté.