L’enquête avait été ouverte, il y a plus d’un an, par le parquet fédéral de Belgique, et menée en toute discrétion. Dans le collimateur des enquêteurs : le groupuscule Sharia4Belgium qui étalait au grand jour sa volonté de renverser l’Etat et d’instaurer en Belgique ce qu’il appelait un « califat », avec l’application de la sharia musulmane la plus stricte. Le porte-parole du parquet d’Anvers qualifie les membres du groupuscule de « salafistes jihadistes qui prônent la violence. »
Quatre inculpations
Ce mardi, 225 policiers ont procédé à près d’une cinquantaine de perquisitions lors desquelles les enquêteurs ont saisi des ordinateurs, des téléphones portables et plus de 30 000 euros. Six personnes ont été arrêtées. Quatre d’entre elles ont été inculpées pour « participation aux activités d’un groupe terroriste ». Les deux autres ont été remises en liberté dans la soirée, sans être poursuivies.
Selon les enquêteurs, le groupe se livrait au recrutement, à l’endoctrinement et à l’entraînement de jeunes Belges, musulmans ou non. Ceux-ci étaient ensuite envoyés combattre en Syrie.
D'autres groupes surveillés
« Le départ des combattants vers la Syrie était très clair en août-septembre 2012. Et, tout de suite, on a vu que Sharia4Belgium était directement impliqué dans cette affaire », explique Eric Van Der Sypt, porte-parole du parquet fédéral Belgique. Mais celui-ci précise également que « d’autres enquêtes sont ouvertes sur le même phénomène. Si l’enquête s’est concentrée sur le groupe Sharia4Belgium, il est clair qu’il n’est pas le seul groupe concerné. »
Le parquet fédéral estime que 33 personnes, au moins, ont été envoyées combattre en Syrie. Un phénomène qui pourrait toucher des dizaines d’autres jeunes et est devenu l’une des préoccupations majeures du gouvernement belge.