Avec notre envoyé spécial à Limassol, Michel Picard
C'est devant un parterre d'hommes d'affaires russes que le président Nicos Anastasiades a détaillé ses mesures en forme de lots de consolation. Parmi les mesures, il y a cette annonce phare, susceptible d'intéresser plusieurs centaines de citoyens russes : « Les investisseurs étrangers qui détenaient au 15 mars des comptes bancaires ayant subi des pertes de de plus de 3 millions d'euros pourront prétendre à la nationalité Chypriote. »
Pas de quoi séduire les hommes d'affaires russes présents dans la salle qui ne cachaient pas leur amertume : « C'est très facile à comprendre. Si tu as perdu des millions, qu'est-ce que tu peux ressentir ? » Un de ses compatriotes ne voit pas l'utilité d'accepter le passeport chypriote : « Un passeport chypriote ! Qu'est-ce que cela va nous apporter ? Ce n'est pas un membre de l'espace Schengen !»
Certains soulignent tout de même le courage du chef d'État chypriote : « C'était honnête. Peut-être vieux jeu, mais honnête. Mais je pense que si tu as perdu de l'argent, ce n'est pas le passeport qui va te sortir d'affaire, évidemment. »
Vantant ses bonnes relations avec Moscou, le président a annoncé qu'il envoyait son ministre des Affaires étrangères et que lui-même ferait le déplacement très bientôt pour rencontrer son homologue russe, Vladimir Poutine.