Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
C'est un fait, en novembre le chiffre était de 17,5 milliards. Aujourd'hui, c'est 23 milliards d'euros dont le pays a besoin. Cette mise au point du gouvernement chypriote plonge le pays dans une course effrénée pour rassembler les milliards manquants.
L'exécutif impute la différence aux derniers mois de gouvernance du président communiste Christofias, auquel a succédé fin février Nikos Anastasiades.
13 milliards à trouver
Dans le cadre du plan de sauvetage, signé en mars, les bailleurs de fonds s'engagent à fournir 10 milliards d'euros à Nicosie en échange de mesures permettant de dégager en interne le reste des fonds.
L'équation se complique donc car ce ne sont plus 7 mais 13 milliards que Chypre va devoir trouver par ses propres moyens.
Réserves d'or
La restructuration du système bancaire, comprenant le démantèlement de la deuxième banque du pays devraint rapporter 10,6 milliards d'euros.
Pour réunir les 5,4 milliards manquants, Nicosie se prépare à vendre pour 400 millions d'euros de réserves d'or, à augmenter les impôts à hauteur de 600 millions, et à mettre en place une taxation sur les plus-values, des privatisations et des réformes douloureuses.
Autant de mesures pour l'heure insuffisantes mais qui devraient permettre à Chypre de toucher une première tranche des fonds européens début avril et ainsi éviter la faillite.