Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
C’est sur un ton très grave, que Giorgio Napolitano, 87 ans, a annoncé qu’il resterait en exercice jusqu’à la fin de son mandat, le 15 mai. Une preuve, s’il en fallait encore une, du sens profond des responsabilités qu’il a envers son pays. Après l'échec de Pier Luigi Bersani à former un gouvernement d'union, c'est donc lui qui reprend les rênes.
Giorgio Napolitano a clairement expliqué que l’Italie, dans sa situation économique actuelle, extrêmement préoccupante, a besoin d’un nouveau gouvernement pour faire des réformes institutionnelles et économiques urgentes.
Un exécutif solide, dit-il, indispensable à la crédibilité du pays, au niveau international et européen en particulier, mais qui sera sans doute un gouvernement de transition.
Pour arriver à le faire naître, il va donc demander à deux groupes, composés de personnalités de haut profil économique et institutionnel, capables de dialoguer avec toutes les forces politiques, y compris le mouvement anti-système cinq étoiles, de travailler sur un programme concret de gouvernement commun.
Ces deux groupes seront officiellement formés mardi. Il y aura un groupe chargé des questions économiques et sociales dont feront partie notamment le président de l’Institut national de statistiques, Enrico Giovannini, et un membre du directoire de la banque d’Italie, Salvatore Rossi.
Et il y aura un autre groupe, chargé des questions institutionnelles, auquel participeront le président émérite de la Cour constitutionnelle, Valerio Onida, le sénateur de droite, Gaetano Quagliariello ou encore l’ex-président de la Chambre des députés, membre du Parti démocrate, Luciano Volante.
Ces sages devront permettre de trouver un accord sur un programme de gouvernement qui devra affronter les deux grands aspects de la crise italienne, les problèmes économiques, sociaux, européens, d’une part, et les réformes institutionnelles d’autre part, qui exigent une large majorité parlementaire.
Pour l’heure, tous les partis, avec quelques nuances, semblent ouverts à cette ultime tentative de faire naître un gouvernement institutionnel qui ne pourra être que de transition.