Le président de l’Eurogroupe a jugé lundi que l’accord sur Chypre devait servir de modèle aux futurs plans de sauvetage en Europe. Autrement dit, l'Europe pourrait imposer à d’autres pays en difficulté la fermeture d'une banque, et exiger de ses clients d’éponger les dettes.
Par la suite, Jeroen Dijsselbloem est revenu sur ses propos mais cela n'a pas rassuré les investisseurs. Ce n’est pas la première fois qu’il est ainsi maladroit dans la gestion de la crise chypriote.
Après le rejet par le Parlement de Chypre du premier plan de sauvetage, Jeroen Dijsselbloem s’excuse devant les députés européens en disant qu’il aurait dû mieux communiquer sur l’accord. Il leur explique aussi qu'il est à l'origine de l'instauration d'une taxe sur les dépôts bancaires. Son prédécesseur, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, ironise. Il souligne que c’est la première fois qu’un accord est élaboré sans qu'il y préside et que c’est pour cela qu’il comporte des lacunes.
Bref, le manque d’expérience de Jeroen Dijsselbloem commence à poser problème. Ce n'est pourtant pas une surprise. Lorsqu'il est désigné à la tête de l'Eurogroupe en janvier dernier, il n'est ministre des Finances aux Pays-Bas que depuis trois mois. Mais après des semaines de tractations, il fallait sans doute trouver un compromis.