Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
C'était un acteur clé du plan de sauvetage. Andreas Artemis quitte donc la présidence de Bank of Cyprus au pire moment, avant même la réouverture de sa banque, la première du pays. Il n'aurait pas supporté trois éléments majeurs : la nomination d'un administrateur sans que la direction n'ait été informée, la vente des filiales grecques et la reprise de la dette de Laïki Bank. Le conseil d'administration doit recevoir sa démission dans la journée.
Andreas Artemis était le premier à affirmer qu'il n'y avait pas d'autres choix que de taxer les comptes de plus de 100 000 euros. Hier, lundi, il avait en personne annoncé que ses comptes seraient ponctionnés à hauteur de 30% dans sa banque.
En poste depuis août dernier, cet homme fort de la finance a vu rouge quand Bruxelles a imposé à son établissement de reprendre la dette de 9 milliards d'euros contractée par Laïki. Il n'aurait pas non plus apprécié la nomination d'un administrateur pouvant remettre en cause ses choix en pleine crise.
Bank of Cyprus organise depuis hier les transferts des comptes de moins de 100 000 euros de Laïki Bank, c'est l'une des raisons du nouveau délai de sa réouverture, reportée bien avant les autres banques de l'île.
Cette démission est déjà vécue sur place comme le départ précipité d'un capitaine quittant le navire en pleine tempête.