Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Selon Silvio Berlusconi, le nouveau président de la République doit être une personnalité qui ne lui est pas hostile sur le plan politique, malgré ses nombreux ennuis avec la justice. Hier après-midi, samedi 23 mars, Silvio Berlusconi a remporté un franc succès c'est incontestable. D'autant plus que de l'autre coté de Rome, une manifestation pour demander qu'il ne soit plus éligible s'est tenue à l'initiative d'un groupe d'intellectuels, rassemblant bien moins de monde. Mais la machine de l'organisation était aussi incomparable, face aux moyens dont dispose le Cavaliere qui fait miroiter à ses fans une nouvelle campagne électorale en cas d'échec pour son adversaire Pier Luigi Bersani.
«Vous êtes vraiment très nombreux et selon ce que je vois, nous sommes tout à fait prêts pour une nouvelle campagne électorale ». Et revoici un Silvio Berlusconi, doté d’une énergie époustouflante pour son âge, 76 ans.
« Rock star »
Au moment où le chef de la coalition de centre-gauche, Pier Luigi Bersani, entamait ses consultations pour vérifier s’il peut disposer d’une majorité pour gouverner, le leader de la coalition de centre-droit a vraiment rempli à ras bord la place du Peuple à Rome. Applaudi comme une « rock star » durant cette manifestation, il a parlé un peu des juges «qui s’acharnent contre lui » et beaucoup de politique, hurlant contre ses adversaires.
Arrivé en seconde position lors des législatives de fin février, sa coalition serait favorable à un gouvernement de large entente. Mais celle de centre-gauche, sans majorité au Sénat, préfère chercher d’autres alliés notamment parmi des élus du Mouvement Cinq étoiles.
Voilà pourquoi Silvio Berlusconi hausse autant le ton et assure que si Pier Luigi Bersani échoue dans sa tentative de former un gouvernement, la seule solution alternative sera dans la Péninsule un retour aux urnes.