Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Les autorités russes s’étaient élevées contre la taxation des dépôts bancaires figurant dans le premier plan de sauvetage proposé en fin de semaine dernière par les Européens.
Dans un discours prononcé en ouverture d’une conférence sur les relations Russie-Union européenne dans un grand hôtel de Moscou, Dimitri Medvedev a réitéré ses critiques, qualifiant d’« absurde » le schéma proposé à Chypre. « Les auteurs de mesures confiscatoires ne peuvent pas ne pas comprendre qu’elles ont peu de chances d’être populaires », a jugé le Premier ministre russe. Il a appelé à une concertation plus large des membres de l’Eurogroupe, qui comprendrait aussi la Russie.
Baroso « conscient des intérêts de la Russie »
Présent à ses côtés, José Manuel Barroso a assuré être « conscient des intérêts de la Russie » dans cette crise chypriote. Dans le même temps, le président de la Commission européenne a rejeté une part des critiques russes, en soulignant que Moscou avait été consultée « depuis un certain temps » sur le sujet.
Le dossier sera encore évoqué à plusieurs reprises d’ici demain par José Manuel Barroso. Le président de la Commission est venu accompagné de 16 commissaires européens, pour des consultations avec Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev sur la coopération entre la Russie et l’UE.
Parallèlement, le ministre chypriote des Finances poursuit sa tournée dans la capitale russe à la recherche de soutiens. La délégation chypriote a « apporté toute une série de propositions », a déclaré Dimitri Medvedev, précisant qu'il n'avait pour l'instant rien entendu de très neuf.