Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
Le président Nicos Anastasiades a passé la matinée avec les chefs de partis politiques, qui ont donc finalisé ce plan B. Le texte fait l’unanimité, mais on ignore quand il sera soumis au vote. Il propose la création d’un fonds de soutien de 5,8 milliards d’euros, exigé par Bruxelles, alimenté par plusieurs mesures.
Il n’y aura plus de prélèvement sur les comptes bancaires, mais en revanche on y retrouve la nationalisation de fonds de pensions et d’entreprises semi-publiques, un appel de fonds en échange d’obligations sur les revenus du gaz, qui sont estimés à 300 milliards d’euros, d’ici six à huit ans, et un fonds de solidarité pour avancer le reste de la somme, avec pour garantie les énormes biens fonciers de la très puissante Eglise orthodoxe à Chypre.
Donc, d’un côté Nicosie fait les fonds de tiroir sur l’île, et de l’autre, le ministre des Finances est toujours à Moscou. Très difficile pour l’heure de savoir si l’argentier chypriote a obtenu satisfaction dans sa volonté de rentrer au pays avec un soutien financier. Impossible aujourd’hui de dire quelle sera la monnaie d’échange à un geste de la part de Moscou.
Seule certitude enfin, les banques restent fermées, au moins jusqu’à mardi, et Bruxelles répète qu’il faudra, d’une manière ou d’une autre, mettre le système bancaire à contribution.
Le vote sur le texte est prévu à 19h TU au Parlement chypriote. Un vote qui se déroule dans un climat tendu. A Nicosie, devant le Parlement, les manifestants se font de plus en plus nombreux, au fil de l’après-midi. Parmi eux, on compte beaucoup de salariés du secteur bancaire qui craignent que la mise en place du plan n’augure de suppressions d’emplois, voire de mise en faillite de certains établissements bancaires.