Avec notre correspondante à Athènes,Amélie Poinssot
C'est une image devenue familière en Grèce ces deux dernières années : les représentants des trois institutions créancières du pays arrivent au ministère des Finances pour examiner les comptes publics et l'avancée des réformes avant de donner leur accord pour le versement d'une nouvelle tranche du prêt international consenti au pays.
Cette fois-ci, c'est une petite portion que l'Etat attend : 2,8 milliards d'euros sur les 150 milliards au total que comprend la dernière convention de prêts signée entre Athènes, Bruxelles, et le FMI (Fonds monétaire international). Mais en échange, le coût pour les Grecs reste très élevé : cette fois-ci, il s'agit de toucher au principe même de la fonction publique. Car la Troïka demande le licenciement de 150 000 fonctionnaires d'ici à 2015, du jamais vu en Europe.
27% de chômeurs
Si la mesure a déjà été actée par le Parlement avec le vote de la dernière loi-cadre d'austérité en novembre, elle doit encore être mise en œuvre. C'est pour cela que les représentants de la Troïka sont là. Ils doivent rencontrer en ce début de semaine le ministre de la Réforme administrative. Et faire progressivement le tour des ministères jusqu'au week-end prochain.
Si le gouvernement a accepté jusqu'à présent toutes les exigences de la Troïka, il n'est pas certain qu'il reste de marbre au sujet de la fonction publique. D'autant que le travail est désormais un luxe dans le pays : 27% de la population active est au chômage.