Grèce: plus de 50000 manifestants contre l’austérité

En Grèce, les syndicats avaient appelé à une nouvelle grève générale contre l'austérité ce mercredi 20 février. A Athènes et Salonique, les manifestants étaient plus de 50 000 à battre le pavé. Des cortèges pacifiques, mais moroses. C'est que, derrière les chiffres et la paupérisation, il y a la réalité des souffrances.

Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot

« Nous persistons et nous continuons, car l'heure est à l'action et il faut réagir », lance un syndicaliste dans son mégaphone. Autour de lui, des milliers de manifestants se rassemblent. Parmi eux, Maria Apostolou, la cinquantaine, témoigne de la profondeur de son amertume face à la situation de son pays.

« Il n’y a plus rien. Il y a des familles qui sont dehors en ce moment. Concernant les retraites, la situation est très difficile », liste-t-elle. La situation pour les salariés n’est pas plus brillante. Psychologue, directrice d’un centre de formation professionnelle pour personnes handicapées, elle explique qu’elle « travaille sans être payée depuis huit mois. »

Effondrement de l'Etat-providence

L'organisme que dirige Maria Apostolou dépend des subventions publiques. Comme l'ensemble du secteur social et celui de la santé, il se trouve en première ligne des coupes budgétaires entraînées par la politique d'austérité menée en Grèce depuis trois ans.

L'Etat-providence, qui était déjà moins développé ici que dans les pays ouest-européens, est en train de s'effondrer. Alors que dans le même temps, le chômage explose. Il touche désormais près du tiers de la population active.

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