Deux jours après la fin des élections législatives, c’est toujours le doute qui domine en Italie, puisqu’aucune majorité politique ne semble se dégager pour former un gouvernement stable. Le centre-gauche de Pier Luigi Bersani tente de trouver un accord avec le mouvement anti-système de Beppe Grillo, pour avoir la majorité au Sénat, mais pour le moment, l'ancien humoriste ne souhaite pas former d'alliance.
L’impasse politique en Italie va-t-elle plonger la zone euro dans le chaos ? Les analystes s’accordent à dire que sans gouvernement stable, on ne peut espérer l'intervention de la Banque centrale européenne (BCE) sur le marché de la dette italienne. Cela signifie à terme, une envolée des coûts de financement pour l’Italie.
Des taux en nette hausse
Une annonce qui a entrainé un vent de panique sur les marchés, et remis en cause la solidité du dispositif anticrise de la zone euro. Sur le marché obligataire, les taux d'emprunt de l'Italie se sont fortement tendus. Le Trésor italien a levé, ce mercredi, 6,5 milliards d'euros, à moyen et long terme. Avec des taux à dix ans en nette hausse par rapport à la dernière émission de janvier dernier. Ils sont passés de 4,17% à 4,83%. Même constat pour les taux à court terme, qui sont passés de 2,94% à 3,59%.
Cette tension sur les taux d’emprunt italiens s’est, dès mardi, propagée sur ceux de l’Espagne, autre pays fragile de la zone euro. Ce que redoutent aujourd'hui les marchés, c'est l'arrêt brutal des réformes en Italie, alors que le pays croule sous une énorme dette publique de quelque 2 000 milliards d'euros, qui pèse 127% de son produit intérieur brut (PIB).
Une réforme du marché du travail
Des réformes structurelles à mettre à l’actif de l’ancien président du Conseil Mario Monti. Sous sa houlette, le gouvernement italien a réussi à faire passer une réforme du régime des retraites, en repoussant l’âge légal à 66 ans. Si l’on en croit les spécialistes, il s’agit aujourd’hui de l’un des meilleurs systèmes d’Europe. Il a surtout réformé le marché du travail en introduisant plus de flexibilité.
Toujours pour des raisons budgétaires, Mario Monti a également lancé, l’an dernier, une vaste réforme des collectivités territoriales, qui prévoit la suppression d’environ un tiers des provinces italiennes, l’équivalent des départements français. Le pays compte aujourd’hui 86 provinces. Mais en 2014, si la réforme est entérinée et appliquée, elles ne seront plus que 51.