Avec notre bureau de Bruxelles
La Commission européenne réagit toujours avec la plus grande prudence lorsqu’il s’agit de la situation politique d’un pays de l’Union européenne. Elle a donc commencé par affirmer qu’elle avait bien entendu le message d’inquiétude des électeurs italiens.
Dans leur ensemble, les pays européens auraient souhaité la reconduction de Mario Monti, du Parti démocrate italien, mais ils se sont bien gardés de donner leur avis de peur d’agir comme un repoussoir et de donner des arguments aux eurosceptiques. Pari raté vu le score de Beppe Grillo du Mouvement 5 étoiles. Ils craignent maintenant un scénario à la grecque.
La Commission européenne exhorte l'Italie à tenir ses engagements
Malgré tout, la deuxième partie de la réaction de la Commission est la plus importante puisqu’elle exhorte l’Italie à tenir ses engagements européens en matière de budget et de croissance. Depuis 2008, les Européens craignent que la contagion de la crise de la dette touche de plein fouet l’Italie, troisième économie de la zone euro et les inquiétudes de la Commission sont largement partagées. Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, évoque lui aussi le respect des engagements européens et juge le résultat peu réjouissant.
Le ministre allemand de l’Economie, Wolfgang Schäuble, estime pour sa part que pour la croissance et la consolidation budgétaire, il n’y a pas d’alternative aux réformes structurelles en cours. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, résume ainsi le sentiment général : « C’est un saut dans l’inconnu qui n’augure rien de bon pour l’Europe ».