C'est un tableau très sombre que brosse la Commission européenne pour l’économie de la zone euro pour les années à venir. La zone euro sera de nouveau en récession cette année, avec une baisse de 0,3% du produit intérieur brut (PIB). Pas d'amélioration non plus sur le front du chômage. Selon la Commission, le chômage va encore s'aggraver, cette année et devrait dépasser les 12% de la population active, avec des pointes dans certains pays.
Le taux de chômage va atteindre 27%, cette année, en Grèce et 26,9% en Espagne, deux pays durement touchés par la crise et les mesures d'austérité. Il ne décroîtra que très légèrement en 2014, à 25,7% en Grèce et 26,6% en Espagne. L’Espagne, un cas emblématique, son déficit public est estimé à 6,7% en 2013. Ce qui est très loin de l'objectif de 4,5% affiché par le chef du gouvernement Mariano Rajoy.
Pas de sanctions pour Paris
Dans ce contexte de ralentissement économique mondial, l’économie française peine à s’en sortir. C’est finalement une croissance d'à peine 0,1% qui est prévue pour la France en 2013 et de 1,2% en 2014. Dans ces conditions, il sera difficile de réduire le déficit public qui devrait atteindre 3,7% du produit intérieur brut cette année.
Déjà la semaine dernière, la publication du rapport de la Cour des comptes avait poussé le gouvernement français, à reconnaître, que cet objectif de déficit à 3% était hors d’atteinte. Dans l’immédiat, Bruxelles n’envisage pas de sanctions contre Paris. Le commissaire européen aux Affaires économiques n’a pas exclu, ce vendredi, d’accorder un délai jusqu’en 2014 pour atteindre l’objectif de 3%. Un report sous conditions. Cette question sera débattue dans trois mois, une fois publiées les prochaines prévisions.
De nouvelles coupes budgétaires
Cette panne de croissance pèse également sur l’emploi en France. Le chômage devrait atteindre 10,7% cette année et 11% l'an prochain. En révisant à la baisse ses prévisions de novembre dernier, Bruxelles intègre, donc, la contre-performance de l'économie française au quatrième trimestre de 2012. La Commission estime, toutefois, que la France fait des efforts, grâce à des réformes budgétaires et des réformes structurelles, comme celle du marché de l'emploi.
Pour sa part, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a promis que la France poursuivrait ses efforts pour rétablir les finances publiques, en vue d'atteindre l'équilibre budgétaire structurel en 2017. Reste que Paris est loin d'être sortie d'affaire. Il devrait manquer entre 4 et 6 milliards d'euros au budget de l'an prochain. De nouvelles coupes budgétaires pour les ministères ont donc été annoncées hier. La lettre de cadrage qui fixe les grandes orientations budgétaires pour 2014 devrait être envoyée d'ici quinze jours.