Il faut s'attendre à une belle passe d'armes entre partisans et opposants de l'euro fort lors des discussions entre les ministres des Finances de la zone euro. Ils se retrouvent ce lundi à Bruxelles pour leur première réunion sous la présidence du Néerlandais Jeroen Dijsselbloem qui succède au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.
Paris veut des outils d'intervention
François Hollande souhaite que la zone euro se donne les moyens d'agir sur le niveau de la monnaie unique européenne, estimant qu'un euro trop fort réduit à néant ses efforts en faveur de la compétitivité. Pierre Moscovici, ministre français de l'Economie, estime en écho que le niveau de l’euro pèse sur une croissance déjà faible.
Berlin plaide pour une régulation par les marchés
L'Allemagne, avec son commerce extérieur florissant, n'est pas de cet avis. Berlin plaide au contraire pour une régulation par les marchés, sans intervention publique. Olli Rehn, Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a bien résumé le débat, soulignant que l'euro fort a un impact négatif pour les pays du sud de la zone, alors que ceux du nord peuvent y faire face.
La discussion devrait se poursuivre vendredi et samedi à Moscou, lors de la rencontre des ministres des Finances du G20. Car les Etats-Unis et le Japon ne s'interdisent pas, quant à eux, de faire baisser la valeur du dollar et du yen pour relancer leur croissance, et ce au détriment de l'euro.