Viande de cheval: des distributeurs français retirent leurs produits

Des enquêtes ont été lancées au Royaume-Uni, en France et en Roumanie après la découverte de viande de cheval dans des lasagnes estampillées « viande de bœuf ». De leur côté, plusieurs distributeurs français ont annoncé dimanche 10 janvier le retrait de produits surgelés qui pourraient contenir de la viande de cheval au lieu de bœuf.

Conséquence directe du scandale de la viande de cheval dans les plats cuisinés, les amateurs de surgelés verront des rayons moins fournis que d'habitude dans leurs magasins habituels. Plus de lasagnes, ni de cannellonis surgelés, ni même de spaghettis bolognaise, de moussaka ou de hachis Parmentier… Les principales enseignes françaises de la grande distribution, dont Carrefour, Auchan ou encore Picard, ont décidé de ne plus vendre ces plats cuisinés jusqu’à nouvel ordre.

Tous attendent maintenant les résultats de l'enquête menée en France par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui a déjà permis de retracer le circuit complexe de commercialisation de la viande concernée.

Reste désormais à déterminer l'endroit où la fraude, où l'erreur de gestion des viandes, est survenu. Pour l'instant l'entreprise française Spanghero et les abattoirs roumains se renvoient la balle. De son côté, l'entreprise suédoise Findus, leader du surgelé en France, va déposer plainte contre X - en France.

Une affaire de fraude, plutôt qu'un problème sanitaire

Finalement, cette tromperie sur la marchandise relèverait surtout d'une logique financière et aurait rapporté plus de 300 000 euros, selon Benoît Hamon, ministre français en charge de la consommation. Le ministre dit d’ailleurs s'attendre à d'autres cas de fraudes en France. Un avis partagé par la ministre française de la Santé, Marisol Touraine, qui juge que « l'on est plus face à une fraude qu'à un enjeu sanitaire ».

Les sanctions prévues en cas de pratiques commerciales trompeuses, sont cependant, elles aussi, conséquentes : la peine peut aller jusqu’à deux ans de prison, en plus d’une amende pouvant atteindre 37 500 euros.

Lundi soir, le gouvernement français a convoqué l'ensemble de la filière professionnelle pour tenter d'y voir plus clair et de « faire un point sur la traçabilité des viandes et s'assurer du retrait de toutes les marchandises litigieuses », a précisé Guillaume Garot, ministre délégué à l’agroalimentaire.

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