Avec notre bureau de Bruxelles
Pour les Serbes et les Kosovars, la rencontre de Bruxelles était avant tout symbolique. Elu en mai dernier, le président serbe Tomislav Nikolic n’avait jamais encore rencontré Atifete Jahjaga, ancien général de police, élue quant à elle à la présidence du Kosovo un an auparavant.
Selon les observateurs, le président serbe n’avait nullement l’intention de rencontrer son homologue kosovar, mais les Européens lui ont en quelque sorte forcé la main. La rencontre est donc symbolique de ce point de vue car les Européens ont mis dans la balance le processus d’adhésion de la Serbie à l’Union européenne, processus conditionné à des progrès dans les relations avec l’ancienne province autonome du Kosovo.
A l’heure où la Serbie traverse une crise économique sévère, le chemin vers l’adhésion à l’UE est plus que jamais une priorité pour Belgrade. La rencontre avait aussi ceci de symbolique que pour l’essentiel, les présidents des deux pays ont tous deux une fonction protocolaire, le pouvoir exécutif étant surtout détenu par leur Premier ministre respectif.
La rencontre a d’ailleurs été décrite par l’Union européenne comme une « poursuite des efforts de normalisation des relations », même si à l’issue, le président serbe a rappelé que jamais Belgrade ne reconnaîtrait l’indépendance du Kosovo.