Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
En sortant devant la Douma, vendredi dernier pour soutenir ses amis homosexuels, Ilia Kolmanovsky n’en était pas à sa première manifestation. C’est la première fois en revanche qu’une telle action lui vaut des déboires avec l’administration du lycée dans lequel il travaille
« C'est intéressant de savoir, pourquoi, cette fois, j'ai été inquiété, parce que j'ai participé à de nombreuses manifestations, j'ai même été arrêté deux fois, explique Ilia Kolmanovsky. Alors pourquoi cette fois ci ? Parce qu'il y a un groupe dans la population, qui soutient très activement ce projet de loi, et je pense que c'est justement le but des législateurs : ils veulent diviser notre société, semer la guerre entre nous ».
A la sortie de l’Ecole numéro 2, le sort du professeur de biologie est largement commenté. Aux dires d’Ilia Kolmanovsky, le directeur a évoqué la survie de son établissement. Il aurait reçu des messages de parents demandant l’exclusion du professeur. Mais 12 heures plus tard, une fois l’affaire rendue publique, le directeur démentait avoir licencié l’enseignant pour ses prises de positions.
Tatiana Koronovitch, la représentante des parents d’élèves, tient pourtant un discours très clair : « Certains parents disent : si Kolmanovsky reste, on enlève nos enfants d'ici. Dans nos classes, il y a très peu de filles et beaucoup de garçons, et il faut leur parler des relations entre les deux sexes et pas d'autre chose. Ici, c'est la morale qu'il faut enseigner ».
Les députés ont remis au printemps la deuxième lecture du projet de loi sur la « propagande » de l’homosexualité.