Avec notre correspondante à Moscou, Madeleine Leroyer
Cela faisait plusieurs mois qu’ils n’avaient pas été si nombreux dans les rues de Moscou. Cette fois-ci, on entendait peu de slogans anti-Poutine, mais un cri répété : « Honte à la Douma ». Avec cette interdiction, le Parlement russe prend au piège 52 enfants en cours d’adoption, et bien souvent handicapés.
« Au nom de leurs sales manœuvres politiques, ils abandonnent les plus inoffensifs, les plus vulnérables, les plus démunis de nos enfants ! », s’indigne Olesya Pojarskaya, bénévole d’un fonds d’aide à l’enfance. C’est tout simplement horrible. Tout a été dit : c’est du cannibalisme ! »
La marche était avant tout en soutien aux 52 enfants concernés, mais a agi aussi comme une prise de conscience de l’absence de politique nationale de soutien aux familles et aux enfants, notamment handicapés.
« Messieurs Poutine et Medvedev, occupez vous vous-mêmes des enfants handicapés ! », crie Piotr Illiouchine en brandissant une photo de son fils de 10 ans, atteint de paralysie cérébrale. « En Russie, on assiste au génocide de ces enfants ! Parce que les mères qui ont un enfant handicapé reçoivent de l’Etat un peu plus de 1000 roubles par mois, juste assez pour un peu de pain et de lait chaque jour », ajoute-t-il.
Au total en Russie, 120 000 enfants vivent dans des institutions. La majorité d’entre eux ne sont pas orphelins. Ils ont des parents, hélas, trop démunis pour les assumer.