Liste Magnitski : la querelle diplomatique américano-russe continue

Au moment où le président russe Vladimir Poutine signait, en riposte à la loi américaine dite de la « liste Magnitski », le texte interdisant l'adoption d'enfants russes par des Américains, un tribunal de Moscou rendait son jugement envers la seule personne poursuivie pour la mort en détention provisoire de Sergueï Magnitski, à l'origine de cette vive querelle diplomatique entre Moscou et Washington. L'ancien directeur adjoint d’une prison où le juriste avait été incarcéré peu avant sa mort a été relaxé.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Dmitri Kratov était accusé de n'avoir pas procuré de soins au détenu. Il était jugé pour « négligences ayant entraîné la mort ». Sergueï Magnitski avait été arrêté en 2008 pour fraude fiscale, après avoir lui-même dénoncé une vaste machination financière de la part de responsables de la police et du fisc au détriment de l’Etat et de son employeur, le fonds Hermitage Capital.

Le juriste de 37 ans a passé onze mois en détention provisoire avant de mourir derrière les barreaux, victime de mauvais traitements et d’absence de soins, selon ses proches.

La présidente du tribunal a décidé de suivre les réquisitions du parquet, qui avait demandé l’acquittement de l’ancien directeur adjoint de la prison Boutyrka. Selon elle, Dmitri Kratov a « fait tout ce qui était dans son pouvoir » pour sauver Sergueï Magnitski.

Un point de vue que ne partage pas le défenseur des droits de l’homme Valéri Borchtchev, auteur d’une enquête indépendante sur la mort de Magnitski. Selon lui, « Kratov et d’autres sont coupables du fait que des mesures nécessaires n’ont pas été prises pour soigner Magnitski, qu’il y avait des tortures en prison et que les médecins ne les ont pas empêchées ».

Partager :