Querelle de drapeau en Irlande du Nord

Une nouvelle nuit de violence en Irlande du Nord a opposé des émeutiers protestants loyalistes à la police. Les loyalistes, fidèles à la Couronne britannique marquent leur opposition à une décision du conseil municipal de Belfast de limiter le nombre de jours où l’Union Jack, le drapeau britannique flotte sur l’hôtel de ville. Depuis six semaines, les manifestations dégénèrent en émeutes au risque de mettre en danger la réconciliation lente et fragile, entre deux communautés, après 35 ans de conflit.

Avec notre correspondant à Dublin, Hervé Amoric

Pour les policiers, ce fut une nouvelle nuit sous les cocktails Molotov. A l’intersection des quartiers populaires protestants et catholiques, les émeutiers loyalistes ont attaqué les véhicules blindés à coups de hachettes. Il y a quelques jours, les mêmes policiers essuyaient des tirs d’armes automatiques. Le message est clair : les groupes paramilitaires orchestrent les violences.

Le chef de la police accuse directement les chefs d’un groupe qui se veut fidèle à la Couronne britannique, la Force des volontaires d’Ulster. Sur une centaine d’arrestations, en un mois, il y a de nombreux jeunes. Et même, parmi les émeutiers, des enfants de 10 ou 11 ans. Ces jeunes, qui ont grandi après les accords de paix de 1998 devraient former la première génération de la réconciliation.

Au lieu de cela, ils font les mêmes gestes de violence que leurs aînés parce qu’ils ont peur pour leur drapeau. En revanche, pas de danger immédiat pour le processus de paix. Les élus protestants et catholiques qui partagent le pouvoir n’ont aucune intention de retourner trente ans en arrière.

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