Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Ce seront en tout six batteries de ces missiles Patriot qui seront déployées dans le sud de la Turquie : deux par les Pays-Bas, deux par l’Allemagne et deux par les Etats-Unis. Ils sont les premiers à commencer à s’installer. Vingt-sept militaires américains sont arrivés ce vendredi sur la base aérienne d’Incirlik, près d'Adana, avec une partie du matériel qu’ils devront déployer. Des éléments seront installés sur cette base conjointe à l’Otan pour la protéger, tandis que d'autres rampes de lancement seront disposées plus près de la frontière syrienne.
Le plus gros de cet équipement arrivera en Turquie par bateau vers la fin du mois - le 22 janvier pour le matériel hollandais. Les systèmes ne seront probablement opérationnels qu’au cours de la première quinzaine du mois de février, après que le Parlement turc aura approuvé la présence des militaires étrangers sur son sol.
Il faudra en tout quelque 400 militaires de chacun des trois pays fournisseurs pour mettre en place ce dispositif. Ce n'est qu'alors que la Turquie pourra se sentir mieux protégée d’éventuelles attaques syriennes, même si chacun sait que cet armement s’est déjà montré par le passé, et notamment lors de la guerre du Golfe, très largement insuffisant, y compris contre les grossiers Scud. Or la Syrie possède les redoutables missiles russes SAM-300, largement supérieurs aux Patriot. A croire que l’effet recherché est avant tout psychologique.