Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« Je suis en forme et j'ai toujours l'enthousiasme pour continuer à exercer mes fonctions ». C'est un roi volontariste qu'ont pu voir des millions d'Espagnols au cours d'une interview qui se voulait intime et personnelle. Juan Carlos sait que la monarchie souffre d'un déficit de confiance. Les sondages montrent que l'opinion a pris ses distances, notament après les révélations sur les parties de chasse du roi en Afrique en 2011, en pleine crise économique.
C'est bien sûr une image opposée que Juan Carlos a tenu à projeter, celle d'un roi proche des gens, qui se préoccupe « des souffrances des Espagnols au chômage ». Un roi qui se conduit en véritable chef d'Etat et s'inquiète aussi de la dérive des Catalans voulant organiser un référendum d'autodétermination en 2014. « Il manque à l'Espagne une colonne vertébrale plus vigoureuse », a-t-il dit.
Il manque également à l'Espagne de la confiance en elle-même. Cette confiance, Juan Carlos a tenté de l'insuffler. Il reste à voir si ce message sera entendu dans un pays pour l'heure très déprimé.