Avec notre envoyé spécial à Oslo
On aurait pu penser qu’au moins pour recevoir la récompense de l’un des prix les plus prestigieux du monde, les Etats membres de l’Union européenne auraient pu manifester au minimum une unité de façade.
Il n’en est rien ce jour à Oslo. Sous des prétextes de calendrier, voire pas de prétextes du tout, l’eurosceptique tchèque Vaclav Klaus et l’europrudent britannique David Cameron notamment ne sont pas présents à la fête des Nobel.
Cette bouderie, qui étonne et choque de nombreux Norvégiens, va sans doute plus loin qu’une passagère manifestation de mauvaise humeur, car la perte de confiance des citoyens dans les institutions et la classe politique de chacun des pays s’étend aux institutions et aux dirigeants de l’Union européenne elle-même.
Et la gestion de l’espace public à la petite semaine, qu’ont en commun tous les gouvernements de l’UE, conduit ceux-ci à prendre de la distance vis-à-vis des organes de la coopération européenne perçus comme autant de handicaps électoraux.
Et on peut les comprendre : ce sont les valeurs humanistes, de paix, de solidarité, des pères fondateurs et des quarante premières années de l’UE que le comité Nobel a voulu exalter, c’est-à-dire tout le contraire de la pratique quotidienne actuelle des 27.