Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel
Cela fait de très nombreuses années qu’on parlait de l'Union européenne comme un candidat possible au Nobel de la paix. Mais la relation compliquée que les Norvégiens entretiennent avec l’Union européenne faisait que c’était difficile à imaginer jusqu’à présent.
Les Norvégiens ont refusé l’adhésion européenne par référendum à deux reprises. Et cette querelle a toujours existé au sein même du comité Nobel, dont les membres sont tous d’anciens politiciens norvégiens, d’anciens députés du Parlement.
Mais le président actuel du comité Nobel, Thorbjoern Jagland, n’a jamais fait mystère de son envie de donner ce prix à l’Union européenne, en tant qu’organisation qui a apporté une paix durable sur le continent. Il aura donc fallu être patient.
Ce prix arrive pile 60 ans après l’entrée en vigueur du traité de Paris, qui fondait la Communauté européenne du charbon et de l’acier, l’embryon de l’Union européenne. La première organisation supranationale dont le but était de rendre la guerre entre la France et l’Allemagne, non seulement impensable, mais aussi impossible matériellement.
Il faut sans doute voir aussi dans ce prix une forme d’encouragement car la solidarité européenne a été mise à rude épreuve en ces temps difficiles de crise économique.