Petroplus: l'activité de la raffinerie de Petit-Couronne est prolongée mais son avenir reste incertain

La raffinerie Petroplus de Petit-Couronne va rester en activité jusqu'au 16 janvier, soit un mois supplémentaire. Un sursis accordé par le tribunal de commerce de Rouen à la raffinerie du nord-ouest de la France, en liquidation judiciaire. Cependant, ce délai paraît bien court pour une reprise éventuelle par les sociétés étrangères qui ont marqué leur intérêt pour le site. Des candidatures elles-mêmes insatisfaisantes à ce jour.

La société NetOil est la seule qui ait déposé une offre ferme à ce jour pour la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (470 salariés). La motivation du conglomérat de Dubaï (finance, immobilier, transports) ? Se doter d’une activité dans l’aval pétrolier persuaderait les producteurs de pétrole de lui vendre du brut, explique Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques (SPE).

NetOil avait cependant clairement dit qu'il ne reprendrait la raffinerie française que si elle restait en activité, car remettre en route une raffinerie à l'arrêt impose une maintenance très coûteuse. Mais l'offre de NetOil a été jugée incomplète par le tribunal de commerce de Rouen. Et notamment en matière financière. Le conglomérat de Dubaï lui-même avait chiffré les investissements nécessaires à plus d'un milliard de dollars, dont plus de la moitié pour mettre les installations en conformité avec les nouvelles réglementations européennes.

NetOil doit donc, au grand dam des syndicats - pour qui le temps presse -, revoir son offre. Le groupe cherche des partenaires et aurait approché BP pour l'approvisionnement en pétrole, Ascon Oil pour le traitement du brut, et le Coréen Hyundai pour la modernisation du site. D'autres compagnies étrangères ont marqué un simple intérêt pour Petroplus. Parmi elles, le fonds souverain libyen, sollicité par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, a visité les installations en début de semaine.

Mais en Libye, on ne comprend pas bien l'intérêt de racheter Petroplus dans un marché européen en surcapacités de raffinage. Quant au groupe iranien Tadbir Energy, il a beau ne pas être dans la liste des entreprises soumises aux sanctions européennes, il a peu de chances de sortir du chapeau. L'effet diplomatique serait désastreux.

Tous les candidats potentiels (outre ceux précédemment cités, on compte deux sociétés suisses, Activapro AG et Terrae International, une société irakienne, Jabs Gulf Energy, ainsi que Alafandi Petroleum Groupe, basé à Hong Kong) ont à nouveau jusqu'au 5 février pour déposer leur offre. Entre temps, Shell aura mis la raffinerie à l'arrêt. Ce qui la rendra nettement moins intéressante aux yeux des repreneurs.

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