Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Kazbek Guekkiïev n’a pas été tué par erreur, les enquêteurs en sont persuadés. Selon un témoin présent sur les lieux de l’attaque, le présentateur de l’antenne locale de la chaine publique Rossia, rentrait chez lui mercredi soir, lorsqu’il a été approché par plusieurs inconnus qui lui ont demandé s’il était bien « Kazbek Guekkiïev, de la télévision », avant d’ouvrir le feu et de s’enfuir.
Les enquêteurs restent, en revanche, perplexes quant aux motifs de l’attaque : le jeune homme n’avait jamais fait de reportages sur des thèmes sensibles, liés aux groupes terroristes. Il n’avait jamais reçu de menace contrairement à plusieurs autres de ses prédécesseurs, qui avaient dû être écartés de l’antenne pour leur sécurité.
Les autorités sont toutefois persuadées que l’assassinat « est lié aux "activités professionnelles" de Guekkiïev et doit être considéré comme une menace contre tous les autres journalistes qui parlent des résultats de la lutte contre les rebelles actifs dans la république ».
Quelques heures après cette attaque, un vice-ministre local des Transports a été blessé par l’explosion d’une bombe artisanale, alors qu’il sortait de chez lui. Ces deux événements viennent rappeler que la situation est loin d’être normalisée dans cette république de Kabardino-Balkarie, où le Kremlin entend promouvoir le tourisme, en construisant, à l’aide de capitaux français notamment, une grande station de sports d’hiver.