Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
C’est la plus grosse affaire de fraude qu’ait jamais connue la Grande-Bretagne. A un certain moment, Kweku Adoboli a failli faire perdre à UBS plus de 9 milliards d’euros, ce qui aurait pu provoquer la faillite du géant bancaire suisse.
Le juge londonien, qui l’a condamné à sept ans de prison, a déclaré à l’ex-trader d’origine ghanéenne qu’il avait tout d’un dangereux joueur et qu’il avait eu l’arrogance de penser que les règles de la finance ne s’appliquaient à lui.
Les responsables de la police se sont, eux, félicités devant le tribunal d’avoir mis aussi vite sous les verrous l’un des fraudeurs les sophistiqués que leurs services aient appréhendés : « Pour son entourage, Kweku Adoboli paraissait être un homme dont la carrière et le salaire étaient en pleine ascension. Mais derrière cette façade se cachait un trader totalement hors de contrôle qui exposait quotidiennement UBS à d’immenses risques financiers. Aujourd’hui, un an après, il fait face à la réalité : il n’était pas au-dessus de la loi et devra payer pour ses crimes. Et tous ceux qui prendront le même chemin peuvent s’attendre à subir le même sort. »
Kweku Adoboli n’a pu retenir ses larmes à l’énoncé de sa peine. Il a maintenu jusqu’au bout que, s’il avait pris des risques, c’était pour accroître les gains de la banque et sous les encouragements de ses supérieurs. Il devrait rester derrière les barreaux pendant au moins deux ans avant d’espérer être libéré.