Des milliers d'Irlandais réclament de nouvelles lois sur l'avortement après la mort d'une jeune femme

La pression populaire pèse désormais lourdement sur le gouvernement irlandais pour qu’il change les lois sur l’avortement, qui demeure illégal dans le pays. Plus de 11 000 personnes sont descendues dans les rues de Dublin samedi 17 novembre et l'on comptait plusieurs milliers de manifestants dans les autres grandes villes irlandaises après la mort d’une dentiste de 31 ans dans des circonstances controversées.

Avec notre correspondant à Dublin, Hervé Amoric

Seule au milieu de la rue, du haut de ses huit ans, Alexandra Stewart Miller ouvre la marche symbolique vers le Parlement irlandais, une lanterne blanche à la main. Derrière elle, ils sont des milliers. Ils portent des pancartes et des banderoles avec le visage de Savita Halappanavar et les mots : « Never again » (« Plus jamais ça »).

Savita Halappanavar est décédée d’une infection foudroyante liée à une fausse couche, dans un hôpital de Galway. Le mari de la jeune indienne affirme que les médecins ont tardé à intervenir pour des raisons éthiques alors que la patiente demandait une IVG, après avoir été informée que son fœtus n’était pas viable.

Les Irlandais ne sont pas près d’oublier ces deux visages, celui d’Alexandra et surtout celui de Savita. Car même ceux qui n’ont pas participé à la marche ont retrouvé leurs photos dans toute la presse dominicale et sur les écrans de télévision. Le témoignage du mari de Savita est accablant. Praveen affirme que l’hôpital irlandais aurait refusé l’IVG en lui répondant « ce pays est catholique », ignorant l'état de santé de sa femme. 

Depuis mercredi, les manifestations de l’Irlande indignée sont quotidiennes. Les Irlandais exigent une loi claire sur l’avortement, illégal à part dans le cas où la vie de la mère est en danger. Le gouvernement est sous une pression considérable mais la coalition au pouvoir est divisée. Morale et traditions restent ancrées dans les mentalités du pays.

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