Les rassemblements anti-austérité font le plein dans les grandes villes de l'Union européenne

La journée européenne de mobilisation des syndicats rassemble des milliers de personnes à travers 23 pays de l’Union européenne. Des heurts entre manifestants et policiers ont eu lieu dans de nombreuses villes comme Turin, mais aussi Athènes et Madrid. Dans la capitale espagnole, c’est la troisième grève générale depuis 2011. A Athènes, où le Parlement a voté ces derniers jours une nouvelle cure d'austérité, le rassemblement a commencé à la mi-journée. Enfin, en France, des milliers de personnes défilent dans 130 villes.

Avec nos correspondants à Athènes et Madrid,

Si les Grecs ont été les premiers frappés par la crise de la dette en Europe et les premiers touchés par une politique d'austérité sans précédent, pour eux il ne fait aucun doute depuis le début que cette crise est européenne. Et cette journée de mobilisation est là pour le confirmer. « La crise et les mesures appliquées ne concernent pas seulement la Grèce, souligne une manifestante croisée dans le cortège, mais tous les pays du sud de l’Europe et un peu aussi le reste de l’Europe. C’est une politique commune à l’Union européenne. C’est la politique de l’Union qui veut simplement sauver l’euro et ses banques et s’apprête pour cela à appliquer les pires mesures contre les travailleurs ».

« Si on compte tous ceux qui ne pointent pas à l’agence pour l’emploi, parce qu’ils n’ont pas de raisons de le faire, les jeunes, tous ceux qui travaillent ne fusse qu’une journée par mois, ça fait bien 30%. Et 60% pour les jeunes de moins de 25 ans. On a énormément de familles qui ne vivent plus qu’avec un demi salaire, ou la retraite de la grand-mère ou même avec pratiquement plus rien », confie une dame âgée d'une cinquantaine d'année est au chômage depuis deux ans. Ses droits aux allocations sont terminés. De nombreux Grecs sont dans le même cas : au total, plus du quart de la population active est au chômage.

Cela fait maintenant deux ans et demi que les mesures s'ajoutent les unes aux autres : baisses de salaire, hausse de la fiscalité. Une politique qui fait s'enfoncer le pays chaque jour un peu plus dans la récession.

En Espagne, succès ou normalité?

A Madrid, l'objectif est de faire plier le gouvernement dans sa politique d'austérité. Jusqu'à midi, on a compté 70 interpellations et 34 blessés, dont la moitié de policiers. Normalité, selon le gouvernement, succès, aux yeux des syndicats majoritaires, cette grève générale est faite de ces deux pendants. Normalité, même si dans certaines villes comme Madrid, Malaga ou Saragosse, il y a eu quelques incidents qui se sont soldés par des blessés et des interpellations. Mais, pour le reste, étant donné la nervosité ambiante et les récentes échauffourées entre indignés et policiers autour de la Chambre des députés à Madrid, on peut parler de tranquillité.

Succès, aussi, de la mobilisation. Le suivi serait supérieur à 80%, à en croire les Commissions ouvrières et l'Union générale des travailleurs, les deux principaux syndicats. Et ce même si la consommation d'électricité, un bon indicateur, serait légèrement moindre à celui de la grève générale du 29 mars. Du côté des autorités, on ne change pas de cap d'un pouce. « Cette grève générale n'est pas le bon chemin à suivre, a dit le ministre de l'Economie De Guindos. Nous ne modifierons pas notre politique d'austérité ».

 

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