Face au géant de l'internet, autant se regrouper pour faire pression ! L'Allemagne et l'Italie ont rejoint les Français dans une manoeuvre qui consiste à taxer Google dans ce qu'ils appellent des droits « voisins » ! Une sorte de droit d'auteur adaptés à la recherche sur internet. En gros, les journaux français, italiens et allemands recevraient une rémunération chaque fois qu'un internaute, faisant une recherche avec un moteur comme Google, aboutit sur leurs articles ou prélève une partie de leurs contenus.
Ce consortium France, Italie, Allemagne considère qu'il aide Google à s'enrichir puisque les articles de presse répondent aux requêtes, donc cela amène des milliers de clics, des connexions du public qui associent de nombreuses publicités !
Alors faut-il taxer Google, qui détient un quasi monopole des recherches sur le web ? Oui et non, disent les experts, puisque le géant américain n'a pas à se soucier des journaux européens pour survivre tandis que la presse, elle, a cruellement besoin de Google !
Ce lundi, Paris, au nom de ses deux autres voisins, tâchera de faire pression : soit Google s'accorde avec les éditeurs, soit il y aura une loi ! Mais pas de fausse joie avant l'heure, si loi il y a, elle devra passer par le tamis bruxellois. Et là, la Commission européenne pourrait parfaitement retoquer le texte pour entrave au developpement d'un secteur innovant en plein essor !
Scandale. L'ex-ministre UMP du Budget Valérie Pécresse a souligné ce lundi 29 octobre la nécessité d'une harmonisation fiscale européenne : « Il y a un scandale effectivement aujourd'hui en France : Google, qui fait des recettes extraordinaires en France, ne paye pas d'impôt en France ». La députée des Yvelines a fustigé la politique fiscale de la France. « Le problème, c'est que si François Hollande fait de la France un environnement extrêmement hostile à l'entreprise, il est normal que Google ne veuille pas y implanter ses bases arrières et préfère rester en Irlande. C'est pourquoi il faut une harmonisation fiscale européenne : tant que la fiscalité sera beaucoup plus faible sur les entreprises dans d'autres pays européens, on n'installera pas les entreprises américaines en France ».
Ce lundi matin, sur France Inter, c'est la ministre la Culture Aurélie Filippetti qui s'est exprimée sur la question d'une taxe Google. « Tous les combats ne sont pas perdus face aux grandes entreprises du numérique », a-t-elle rappelé, réaffirmant qu'il « est normal que les grands sites agrégateurs participent au financement de la presse ».
La ministre déléguée au numérique, Fleur Pellerin, avait, quant à elle, indiqué le 19 octobre dernier, qu'elle préférerait se passer d'une taxe et prôner « une discussion
apaisée » : « S'il peut y avoir un accord de gré à gré entre les organisations
représentatives des organismes de presse et la société Google, ce serait
évidemment bien mieux que d'aller alimenter des polémiques ou d'entrer dans des
combats judiciaires ».