Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
L’ampleur et la gravité des agissements de Jimmy Savile n’en finissent pas de choquer les Britanniques. Incrédules, ils lisent et entendent quotidiennement de nouvelles révélations livrées soit par les médias, soit par la police. L’enquête ouverte depuis qu’a éclaté le scandale avait identifié la semaine dernière deux cents victimes. Elles seraient donc près de trois cents car nombre d’entre elles, qui vivent à l’étranger, se sont manifestées entretemps.
Les officiers de Scotland Yard disent aussi enquêter sur des « personnalités haut placées » qui auraient pu être complices de l’ancien animateur vedette, et qui sont, elles, toujours vivantes.
La police ne parle pas encore de réseau pédophile mais elle cherche à établir si ces gens ont pu aider Jimmy Savile à perpétrer ces abus, à les couvrir ou à y participer eux-mêmes. Les victimes, principalement des femmes, accusent le présentateur de les avoir agressées ou violées dans les locaux de la BBC, dans sa voiture, mais aussi dans des écoles et des hôpitaux où il disposait en permanence d’une pièce ou d’une chambre à lui dans le cadre de son action caritative.
Le scandale éclabousse donc de nombreuses institutions et pose beaucoup de questions sur l’attitude de leur personnel et supérieurs hiérarchiques qui avouent aujourd’hui avoir laisser faire.