Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Gêné par la popularité du maire de Londres, désormais son grand rival au sein du parti, David Cameron a voulu se démarquer de l’humour badin affiché la veille par Boris Johnson en adoptant un ton grave.
Critiqué pour l’inefficacité de son plan de rigueur, douché par les prévisions de croissance revues à la baisse par le FMI, le Premier ministre a prévenu le pays qu’il lui faudra faire plus de sacrifices encore : « A moins d’agir, de prendre des décisions difficiles et de montrer de la détermination et de l’imagination, la Grande-Bretagne ne sera peut-être pas dans le futur ce qu’elle a été dans le passé. Parce que le fait est que nous sommes lancés dans une course mondiale aujourd’hui et cela signifie que l’heure de vérité a sonné pour des pays comme le nôtre : il faut couler ou surnager, agir ou dépérir. »
Néanmoins, insiste David Cameron, le pays est sur la bonne voie et avec des familles solides, ambitieuses et qui travaillent dur, son gouvernement assure pouvoir relancer l’économie. Le Premier ministre, conscient de l’impopularité des conservateurs, a par ailleurs tenté, malgré la pression grandissante de l’aile droite du parti, de remettre en avant ce qu’il appelle le « conservatisme compatissant ».
Mais avec de nouvelles coupes dans les dépenses sociales et un chômage rampant, David Cameron doit surtout espérer une embellie économique avant les prochaines élections en 2015.