Au Portugal, le gouvernement renonce à la hausse des cotisations sociales

Face au mécontentement, le gouvernement portugais a fait volte-face sur des mesures pour lutter contre la crise et pour faire rentrer de l'argent en acceptant, dans la nuit de vendredi à samedi 22 septembre, de négocier des solutions de rechange à une hausse des cotisations sociales.

Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy

Pedro Passos Coelho, le Premier ministre portugais, a éteint le feu qu’il avait lui-même allumé. Il a décidé de renoncer à l’augmentation de 7% des cotisations sociales des travailleurs qu’il avait lui-même annoncée il y a quinze jours. Assortie d’une baisse simultanée de près de 6 points de la part patronale des cotisations, la mesure a précipité littéralement les Portugais dans la rue. Près de 7 000 personnes ont manifesté dans tout le pays il y a une semaine, un chiffre impressionnant à l’échelle d’un petit pays de 10 millions d’habitants.

Colère de la rue, mais aussi crise politique ; la coalition au pouvoir se retrouvant fragilisée, le petit parti des démocrates chrétiens, le CDS-PP, se démarquant de la mesure annoncée par le Premier ministre. Tensions, crises et tractations en tout genre durant une semaine, avant le Conseil d’Etat réuni dans la nuit de vendredi à samedi 22 septembre. Un Conseil qui a duré huit heures, le temps sans doute pour que le Premier ministre puisse renoncer à sa mesure si controversée.

A nouveau, des milliers de manifestants concentrés devant les façades roses du palais présidentiel ont hué et conspué le gouvernement. Les alternatives à l’augmentation de la taxe sociale seront négociées avec les partenaires sociaux. Mais pour le Premier ministre Pedro Passos Coelho, c’est la fin de la paix sociale et de la résignation triste des Portugais. Eux savent très bien que l’austérité ponctuellement sortie par la fenêtre reviendra par la porte.

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