Espagne : la grève de la faim des détenus de l'ETA prend de l'ampleur

Plus de 100 prisonniers du groupe armé basque ETA emprisonnés dans les geôles espagnoles sont en grève de la faim. Ces membres du groupe armé indépendantiste basque réclament la sortie de prison d'un des leurs, malade du cancer, et qui a cessé de s'alimenter depuis une semaine. D'après les autorités pénitentiaires espagnoles, l'état du malade serait « stable ».

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Jesus Maria Uribeetxebarria est en prison depuis 1998 et doit y rester pendant encore une bonne dizaine d'années. Cela, c'est ce que dit la législation espagnole et ce que maintient fermement le ministère de l'Intérieur.

Mais ce que disent des dizaines de prisonniers basques, en grève de la faim, est tout autre: Uribeetxebarria doit sortir de prison pour des raisons humanitaires, « car il est gravement malade de cancer, il se trouverait en phase terminale ».

Les autorités espagnoles pensent avoir déjà été bienveillantes, ces dernières années, en le transférant dans une prison proche du pays basque et, il y a peu, en le traitant dans un hôpital de Saint-Sébastien. Mais pas question, pour Madrid, de libérer cet homme.

Uribeetxebarria fut un des quatre responsables de l'enlèvement de fonctionnaire Ortega Lara qui, dans les années 1990, passa 532 jours dans une cave sur ordre d'ETA. Pour le pouvoir central et les associations de victimes, il n'est pas question d'être indulgent avec lui, ni de céder à la pression des prisonniers en grève de la faim. Dès que possible, sauf surprise, Uribeetxebarria retournera derrière les barreaux.

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