Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Liberté, liberté », scandent les manifestants. Liberté pour les 12 personnes emprisonnées qui attendent d’être jugées. La police les soupçonne d’avoir pris une part active aux troubles qui ont émaillé la manifestation du 6 mai, à la veille de l’investiture de Vladimir Poutine.
Oksana, retraitée, ne se fait pas d’illusion sur le sort réservé à ces militants : « Je pense qu’ils écoperont de peines de prison. Tout ça, c’est pour nous faire peur, pour que nous n’allions plus aux manifestations. Cela ne m’étonnerait pas qu’ils tirent un jour sur les manifestants ».
Des proches de militants interpellés se succèdent à la tribune. Dans le public, l’affluence est moindre que lors des précédentes manifestations, mais l’opposant de gauche Sergueï Oudaltsov refuse de parler de recul de la mobilisation :
« La manifestation d’aujourd’hui, ça n’est pas la marche des millions. C’est une action que nous sommes obligés de mener du fait d’une force majeure, parce que nous sommes dans une situation critique : on jette nos jeunes en prison. L’été c’est très difficile de mobiliser, explique le militant. La situation est très simple : on a déclaré la guerre à la société civile. Ils nous écrasent et nous emprisonnent, ils ne veulent pas de dialogue. Quand on nous déclare la guerre, soit on doit capituler, soit résister ».
L’opposition a déjà fixé la date de son grand rassemblement de rentrée : ce sera le 15 septembre.