De notre correspoandante à Moscou, Ksenia Bolchakova
Trois ans se sont écoulés et le comité d’enquête russe n’a pas avancé d’un iota. L’an dernier, une version officielle a bien été établie : Natalia Estemirova aurait été tuée par des rebelles tchétchènes, en représailles pour des articles publiés par la journaliste.
Mais pour les défenseurs des droits de l’homme, l’ONG Memorial en tête, cette version n’est pas satisfaisante. Incomplète, elle omet les résultats des échantillons ADN recueillis dans la voiture où le corps a été retrouvé.
Pire, les autorités ont refusé de se pencher sur un rôle possible de la police locale, accusée quelques semaines avant sa mort par Estemirova de commettre des exactions contre les civils.
Samedi 14 juillet, Amnesty International a appelé les autorités russes à faire preuve de plus de « volonté politique pour mettre fin à l'impunité pour de tels crimes ».
En Tchétchénie, les défenseurs des droits de l’homme ont adressé une lettre à Vladimir Poutine, lui demandant de reprendre en main ce simulacre d’enquête. Mais il ne se font aucune illusion : « Il y a très peu de chance que notre appel soit entendu ».