Russie: le chef du Comité d’enquête russe présente ses excuses au journaliste menacé de mort

Alexandre Bastrykine, le chef du Comité d’enquête, le principal organe chargé des investigations criminelles en Russie, a présenté des excuses au journaliste de Novaya Gazeta, le principal journal d’opposition, qu'il avait menacé de mort. Dans un article, Sergeï Sokolov avait accusé ce haut responsable de la police de collusion avec des bandes criminelles. Des excuses acceptées par Dmitri Mouratov, le rédacteur en chef, mais qui suscitent l'incompréhension de l'opposition.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Il y a bien eu des mots durs et des menaces envers le journaliste Sergueï Sokolov. Après avoir nié les faits dans un entretien au quotidien Izvestia, le chef du Comité d’enquête a donné rendez-vous au directeur de la rédaction de Novaya Gazeta pour lui présenter ses excuses devant plusieurs autres représentants des médias russes. Alexandre Bastrykine a reconnu être sorti de ses gonds.

Au début du mois, il avait publiquement tancé le journaliste, qui dans un article, l’avait accusé de collusion avec le crime organisé. A la suite de cela, Sergueï Sokolov se voyait embarqué dans la voiture du chef du comité d’enquête et menacé de mort. Le rédacteur en chef de Novaya Gazeta, Dmitri Mouratov, a accepté les excuses d’Alexandre Bastrykine, affirmant que l’incident était clos et qu'il avait reçu des garanties pour la sécurité de ses journalistes en particulier ceux travaillant dans le Caucase.

Mais l'affaire provoque beaucoup d'incompréhension dans la blogosphère russe. L'opposant Alexei Navalny s'étonne que ces excuses aient été acceptées : « On a des tonnes de gens qui sont en prison pour rien, et là, on a des menaces de morts. En réalité, Bastrykine a commis un crime de droit commun », a-t-il écrit sur Twitter. Des critiques que balaye une journaliste de Novaya Gazeta, rappelant à ceux qui blâment Mouratov qu'en 19 ans d'existence du journal, il a déjà enterré huit de ses collaborateurs.

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