Une nouvelle fois, les marchés s'affolent. Une nouvelle fois, la menace gagne la zone euro. Mais la torpeur de l'été semble rendre le gouvernement mutique. C'est en tous cas ce que pense le député UMP Bruno Lemaire.
« Très franchement, je m’inquiète, confie l'ancien ministre. Ce que je me demande, c'est s'il y a un capitaine à bord du bateau. On ne va pas laisser passer l’été sous prétexte qu’il faut chaud, qu’il fait beau et qu’on a tous envie de se reposer, sans apporter des réponses à cette crise de la zone euro. »
Des réponses, François Hollande en a apportées. Lors du sommet européen du mois de juin, la France a souhaité l'introduction du facteur croissance dans le processus de sortie de crise. La députée socialiste Karine Berger souhaite désormais l'application rapide de ces mesures.
« Je pense par exemple à l’union bancaire, précise-t-elle. On a besoin d’une supervision pour la mettre en place. Faisons la supervision le plus vite possible. A nous de démontrer qu’on est bien dans la construction européenne jusqu’au bout. »
Pour le député non-inscrit Nicolas Dupont-Aignan, tout cela n'est que poudre aux yeux. Selon lui, la monnaie unique est à l'agonie. Les décisions européennes ? De vaines promesses, explique-t-il :
« Je ne pense pas que les hommes politiques français et allemands aient envie de ruiner leur pays pour sauver un système fou qui ne marche pas. On l’a fait en Grèce et on a vu le résultat. Est-ce qu’on veut le faire en Espagne ? »
Pour les spéculateurs, la réponse est claire : l'Europe n'aura pas les moyens de sauver l'Espagne.